Jour 16

Fatigué. Les quarts, les mouvements du bateau, la routine. Heureusement qu’aujourd’hui, c’est la cérémonie de passage de l’équateur. On est tous déguisés, tous dans le cockpit. So lit le début du message qu’elle a préparé. Arrivé à “offrandes”, on lance dans l’océan ce qu’on destine aux dieux. Balthazar lance un dessin, Lucie un origami, Solène et Gui des chips et moi un peu d’huile d’olive (notre offrande devant être la plus singulière et personnelle possible, j’ai choisi l’huile d’olive parce que je suis kabyle et que l’huile d’olive est mon sang).

On continue la cérémonie avec des danses improvisées qu’accompagnent le ukulélé, le sifflet péruvien et le tambourin. Quand la cérémonie prend fin, chacun reprend son quotidien, fait de jeux ou de livres.

Les jours sont à la fois longs et courts, ils se ressemblent tous. Un peu de nouveauté néanmoins puisqu'on voit depuis plusieurs jours les Marquises sur la carte de navigation. Les Gambier aussi, et les Tuamotu, apparus aujourd’hui. La carte nous le confirme : on se rapproche du but.

J’ai, s’il faut être honnête, hâte de retrouver la terre ferme et immobile.

Considérations non essentielles sur la science du couple : au bout d’un moment, quand l’habitude recouvre l’amour, on entend “tiens, mets ça au lave-vaisselle, tu veux” plutôt que “t’as d’beaux yeux, tu sais ?”