2 min read

Jour 25

Journal de bord de la traversée du Pacifique
Jour 25
The Return of Odysseus (Homage to Pinturicchio and Benin), Romare Howard Bearden, 1977, ©Romare Bearden Foundation / Licensed by VAGA at Artists Rights Society (ARS), NY

Terre en vue ! Landhoy ! Tous sur le pont ! So me réveille à 6h30, et depuis le cockpit, je la vois, cette petite grande colossale Fatu Hiva. Posée sur l’eau comme une demi noix de coco retournée, ses contours escarpés révèlent un spectacle de nuances. De la base sèche rouge et violette, les vallées de l’est, coiffées de cocotiers et d’arbres inconnus, passent du vert émeraude au vert sapin. De loin, l’île ressemble aux coraux blancs de mon enfance, qui paraissaient avoir milles veines qui partaient du sol pour remonter vers le sommet.

Cette petit île qui flotte au milieu des vagues, est-elle réelle, est-elle vraiment là ? 25 jours que je suis en mer, 25 jours que je ne vois que ça, du bleu sous toutes ses nuances, alors des îles, des pays, des montagnes, ça existe toujours ?

Il nous faut rentrer dans la baie d’Hanavave pour que le doute m’inonde complètement. Une baie peut-elle être aussi grandiose ? Face à nous, des grands pics de basaltes, dont les sommets rappellent les têtes des Moaï de Rapa-Nui, encerclent une plage de galets noirs. Sur les cotes, des petits monts verdoyants ou quelques chèvres sauvages nous regardent avancer en silence.

Maintenant, le temps, comme un océan, pour que j'y nage avec lenteur ; pour que j'y déploies mes ailes, restées trop longtemps maintenus dans l'espace réduit du bateau. Maintenant le repos, le silence. Maintenant : les contemplations.

Petit bonus qui me fait, comme souvent avec les Guignols, beaucoup rire. Moi aussi, sympa Chirac, j'aime les îles et ce nave nave Fenua tout particulièrement.